Puisque personne n'allait dans ce coin perdu du bout de la route, Callelongue a été le lieu des rendez-vous dangereux et glauques, des règlements de compte. Il fut un temps où le bord de mer était réservé aux très pauvres qui risquaient leur vie à la pêche en mer en se brûlant la peau au soleil, et ici aux très pauvres qui trouvaient un travail dans ces industries toxiques où respirer était dangereux. Puis tout a changé, le bord de mer attire les populations, les calanques si inhospitalières sont considérées comme un paradis, et particulièrement celle-ci où l'on peut venir en voiture, et alors des touristes paient des fortunes pour vivre quelques jours dans un vrai "cabanon", des armées de gentils bobos passent par Callelongue sac au dos pour aller randonner dans la caillasse blanche avec vue imprenable sur la bleue Méditerranée et les îles de Maïre et Riou, la calanque est cadenassée pour empêcher la mise à l'eau des kayaks et autres engins flottants, et plusieurs mois de l'année la mairie paie des vigiles pour n'y laisser accéder que les seuls "riverains".